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Rester dans le contrôle et la quête de perfection, ou apprendre à s'aimer

leajouffrieau

Aujourd’hui, c’est un TRÈS long partage qui vient du cœur.


Dimanche a eu lieu une nouvelle rencontre « Partage ta voix ~ Le temps d’une chanson », un espace où venir offrir votre voix, avec vulnérabilité et authenticité. Voici les mots que me confient une des participantes par la suite: « 𝐉𝐞 𝐦𝐞 𝐬𝐮𝐢𝐬 𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢 𝐭𝐫è𝐬 𝐦𝐚𝐥 à 𝐥'𝐚𝐢𝐬𝐞 𝐪𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐣'𝐚𝐢 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭é 𝐞𝐭 𝐣'𝐚𝐢 𝐯𝐫𝐚𝐢𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐭𝐫è𝐬 𝐦𝐚𝐥 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭é. 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐣'𝐚𝐯𝐚𝐢𝐬 𝐩𝐫é𝐩𝐚𝐫é 𝐮𝐧 𝐩𝐞𝐮 𝐦𝐚 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐬𝐨𝐧 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐥𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐜 𝐦'𝐚 𝐞𝐧𝐯𝐚𝐡𝐢. 𝐉𝐞 𝐧𝐞 𝐜𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐞 𝐩𝐚𝐬 à 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭𝐞𝐫 𝐩𝐚𝐫𝐟𝐚𝐢𝐭𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐥à 𝐜'é𝐭𝐚𝐢𝐭 𝐜𝐚𝐭𝐚𝐬𝐭𝐫𝐨𝐩𝐡𝐢𝐪𝐮𝐞. 𝐉'𝐚𝐢 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯é 𝐪𝐮𝐞 « 𝐏𝐢𝐞𝐫𝐫𝐞 » 𝐞𝐭 « 𝐏𝐚𝐮𝐥 » 𝐞𝐭 𝐭𝐨𝐢 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐭𝐫è𝐬 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭é ».


Son partage me touche et m’ inspire à partager mon expérience, à elle et à beaucoup d'autres. Alors je laisse aller mon cœur et ma plume.

Voici ma réponse:

(On ouvre les guillemets et c’est parti...)


« Je suis moi-même passée par ce que tu vis. Cette partie qui se sent nulle, pas assez. Une autre qui est exigeante, très dure, qui juge et condamne. Jamais dans ma vie je n’aurais pensé être capable de m’offrir de la douceur, et d’avancer à travers toutes les situations en étant de mon côté, au lieu de continuellement me tirer une balle dans le pied et de me rejeter moi-même comme je l'ai fait toute ma vie.


Devant un groupe, on chante TOUJOURS moins bien que lorsqu’on est tout seul chez soi. Et la beauté de la chose (même si c’est très désagréable), c’ est que ça met tout de suite en lumière notre capacité ou non à rester stable et à être solide nerveusement. Le stress/trac qui nous envahit, c’est simplement ton système nerveux qui est submergé par la situation et tout ce que ça mobilise et réveille à l’intérieur de toi. Il n’a pas la capacité de rester ancré et de vivre cette situation. La charge est trop grande. et le corps disjoncte. Donc on perd ses moyens, et on sent qu’on se déracine complètement. Imagine un arbre sans racine...Premier coup de vent, il est par terre. Et bien nous c’est la même chose. Si notre système nerveux n’est pas résilient, il suffit qu’il y ait une seule personne qui nous écoute/quelque chose qui nous surprenne/un imprévu, et ça nous déstabilise complètement. Et c'est la réalité de presque tout le monde. Ça demande beaucoup de travail pour petit à petit grandir dans notre capacité et aisance à rester stable et offrir notre voix à la hauteur de ce que l’on est capable de toucher en soi lorsqu’on est seule.


Moi personnellement, j’y vais un pas à la fois. Il y a quelques années je n’étais pas capable de chanter devant une personne, de parler devant un groupe. Je perdais complètement mes moyens, ma voix tremblait et je transpirais. J’étais apeurée. Je ressentais beaucoup de honte et je me sentais vraiment nulle. C’était difficile pour moi de me voir comme ça, de m’accepter et d’accepter d’être vu comme ça. On aime se montrer dans notre plus bel apparat. Mais doucement, à force de le faire (dans des espaces bienveillants et thérapeutiques!), d’accueillir ma fébrilité et vulnérabilité au lieu de la condamner, et en apprenant à ancrer et décharger mon système nerveux (des émotions et traumatismes), je suis aujourd'hui capable de m’exprimer et de chanter devant un groupe, sans être submergée. Je me sens stable. La nervosité est parfois présente mais je suis assez solide en moi pour ressentir ce stress, sans me déraciner. Par contre, je ne pense pas encore être assez résiliente et stable pour chanter devant 200 personnes par exemple. Probablement, que j’aurais des symptômes plus intenses et je ne suis pas certaine que mon corps soit assez fort pour rester serein/se sentir en sécurité. Et c’est ok. Mais ça arrivera, j’en suis certaine. Une fois qu’on comprend que c’est un chemin qui demande du temps et beaucoup de respect pour notre corps/nous-même/le processus, on avance tranquillement avec plus de confiance et c’est de mieux en mieux. Il faut simplement choisir de se prendre par la main et de travailler avec ce qui émerge de nous dans ces moments-là, avec amour.


Comme je te disais, je vois aussi que tu es très dure avec toi même. Tu sais, on ne s’entend jamais vraiment... On écoute avec un filtre, avec un cœur qui est fermé/blessé, un mental très dur, et donc c’est toujours pire que la réalité. Ton passage était très loin d’être une catastrophe pour mes oreilles, crois moi. Bien sûr, on entendait que la mélodie n’était pas exactement la même que dans la version originale. Mais je ne sais pas si tu réalises vraiment le chemin que tu fais. Tu n’as jamais pris de cours de chant, à peine chanter dans ta vie, et tu as le courage de venir partager une chanson/ta voix devant un groupe, tout en sachant que évidemment ça ne va pas être parfait puisque tu n'es pas chanteuse et que tu ne peux pas te cacher derrière de la technique/du contrôle/des paillettes. Tu acceptes d’offrir ton authenticité, ta vulnérabilité et ton imperfection et c’est cela dont nous avons TOUS besoin. Apprendre à s’aimer pour qui on est, moment après moment. Relaxer là-dedans au lieu de toujours vouloir paraître, jouer un rôle, être faux. C’est l’intention de l’espace que je propose. Ça ne m’intéresse pas du tout d’accueillir des chanteurs/personnes qui jouent un rôle, se cachent derrière de la technique, de la maîtrise et ne s’offrent donc pas avec sincérité/authenticité. Le monde a besoin qu’on laisse aller la perfection qui nous éloigne de notre humanité, notre beauté, notre cœur, de nous même et notre guérison. L’espace n’a donc rien à voir avec le fait de «savoir » chanter ou non, d’ avoir performer correctement ou non. J’ai plusieurs personnes, dont des chanteurs/musiciens/auteurs-compositeurs-interprètes, certaines personnes qui cheminent avec moi en séance individuelle, qui m’ont dit vouloir se joindre mais qu’ils ne se sentaient pas prêts. Cela n’a donc rien à voir avec notre niveau de maîtrise. On peut pratiquer, travailler, réviser encore et encore avec l’espoir de régler notre « problème » (timidité, gêne, anxiété, stress...). Mais c’est une grande perte de temps et d’énergie. La réalité c’est que si je ne suis pas capable d’être à l’aise avec ma vulnérabilité, de ressentir les parties plus profondes de moi et d'aimer le moins beau, alors je vais toujours imposer un contrôle, et je ne pourrais jamais réellement relaxer et me sentir en paix. Et je sais bien de quoi je parle...J’ ai étudié pendant 20 ans le piano, ai obtenu une licence et maîtrise en interprétation. Jamais je n’ai été satisfaite. Ce n’était jamais assez. Le filtre avec lequel je me regardais était très épais/noir. Après mon dernier récital de maîtrise, j’ai arrêté de jouer pendant des années. Ce rejet de moi-même me faisait trop mal. Et aujourd’hui, lorsque je réécoute les derniers enregistrements de cette époque où ma technique et maitrise étaient à son meilleur, j’arrive enfin à me recevoir, avec le cœur. Je jouais bien, j’étais assez, c’était imparfaitement parfait J’ai simplement passé beaucoup trop de temps à contrôler et me perfectionner, à croire que pour me sentir bien et être satisfaite, je dois être parfaite, au lieu d’ aller voir ce qui se cache réellement en dessous. Comme l’a dit Marie-Emmanuelle pendant la rencontre « ça fait du bien de laisser aller les masques, ça repose. » Évidemment, cela n’empêche pas de vouloir progresser et donc de prendre des cours de chant par exemple. Mais la démarche est différente


Ce que je souhaite transmettre, de part mon expérience et mon chemin, c’est que l’on arrête de croire que la satisfaction et paix profonde que nous souhaitons toucher, seront atteintes via le contrôle / se perfectionner / apprendre des techniques / consolider / se former / être meilleur...La principale raison pour laquelle nous faisons tous ces efforts, c’est pour ne pas ressentir notre propre souffrance. Nous somme incapables de nous aimer pour qui nous sommes, de faire face à nos inconforts et malaises, de nous rencontrer dans tout ce que nous sommes, ombre et lumière, et nous passons donc notre vie à essayer d’être quelqu’un d’autre au lieu d’apprendre à nous aimer.

Parce que oui, S’AIMER ça s’apprend. C’est un long et grand chemin, celui que je marche ~

Et les bénéfices vont bien au-delà de pouvoir finalement m'exprimer et chanter devant des gens sans perdre mes moyens...


C’était un long partage. Merci de m’avoir lu si tu es encore là.


Je souhaite que cela t’inspire à continuer à embrasser ton imperfection et vulnérabilité, à respirer au travers des inconforts au lieu de les étouffer et de vouloir qu’ils disparaissent, à célébrer et recueillir ta voix avec bienveillance. Le mental dira ce qu’il dira...ressens tout ce qui te traverse...et n’écoute plus ces voix-là. »


Je souhaite que mon partage vous invite au questionnement, vous encourage à mettre votre énergie au bon endroit, à révéler votre voix(e) authentique et vous inspire à choisir la VIE, au lieu de choisir le contrôle et la survie.



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